L'hérésie cathare

 

La France n'a connu que 2 principales sous-branches de la religion catholique qui aient été désignées comme hérétiques:

L'arianisme a duré du 3ème siècle au 7ème siècle, et a surtout concerné les barbares.

Le phénomène cathare est né dans la région de Toulouse au 11ème siècle, et s'est étendu à une grande partie du sud de la France. C'était plus un phénomène politique (opposition entre le sud et le nord de la France) qu'une hérésie purement religieuse.

En fait, ça a été le fruit d'une totale incompréhension entre le nord et le midi, avec une intolérance aveugle de la part du Vatican; du moins c'est ce qu'il en est resté dans l'Histoire...

Le clergé aquitain était un peu livré à lui-même; il vivait sa vie, et était proche des habitants. A l'origine, en 1167, a eu lieu un concile à Toulouse où un Grec Nicétas professait de nouvelles idées, avec la complaisance du comte de Toulouse, Raimond VI.

D'un autre côté, à cette époque, la population négligeait et méprisait un peu ce clergé. Les églises étaient parfois attaquées.

Le bruit a couru, en s'amplifiant, auprès du pape Innocent III qu'il y avait par là un foyer hérétique. Aussitôt, par peur de la contagion, le pape a envoyé un légat à Toulouse, qui demandait "d'expulser ces hérétiques". Mais comme il s'agissait de toute la population, il n'y a eu aucun effet. De plus, ce légat s'est fait assassiner sur le chemin du retour (en traversant le Rhône), on a vite accusé un Albigeois fanatique !

Ce fut alors l'étincelle qui mit le feu aux poudres: le Pape a lancé la croisade en 1208 "contre les hérétiques Albigeois". Parce qu'il pensait que Raimond VI lui demanderait pardon, il l'a épargné et a d'abord lancé ses troupes (en fait celles du roi de France, par la vallée du Rhône) contre le vicomte de Béziers.

Ça tombait bien, la France du nord voulait justement mettre au pas l'Aquitaine et la France du sud, et a aussitôt sauté sur l'occasion. Ce fut un bain de sang, une guerre civile. Des aventuriers français, comme Simon de Montfort (qui avait "fait" Jérusalem), sont "descendus" pour en découdre et taper dans le tas, avec des armées de Lorrains, de Français, de Bourguignons, d'Allemands, dits "Croisés"...

"Tuez les tous ! Dieu saura reconnaître les siens !"

Impossible de se reconnaître en tout cas... Tout le monde s'égorgeait et s'étripait. On a dénombré des dizaines de milliers de morts (surtout à Carcassonne) et le pays est passé aux mains des chevaliers d'Ile-de-France.

Simon de Montfort, chef de l'armée des Croisés

Une pause a été faite lorsqu'on a demandé (sérieusement) à Ramond VI de demander pardon. Celui-ci n'a pas pu s'empêcher de rire et la tuerie a repris de plus belle, aiguillonnée par Simon de Montfort qui faisait descendre d'autres armées de mercenaires, tout contents que la curée continuait !

Cette tuerie s'est terminée à Castelnaudary où Raimond a été battu, puis par la bataille de Muret (1215) où Simon de Montfort a tué le roi d'Aragon qui était venu à la rescousse. Les biens des seigneurs locaux ont été confisqués par l'Eglise, Simon de Montfort et autres seigneurs français. Le pape a reconnu au comte de Foix qu'on y était allé un peu fort, et a dit que tout ça n'était pas sa faute. Quant au roi Louis-Philippe (qui bataillait à cette même époque contre l'Angleterre dans le nord), il n'a rien dit.

Puis, ô surprise, en 1216, Raimond VI et VII débarquent à Marseille et tentent une reconquista. Mais ce fut un échec, malgré de longues années de lutte cathare des seigneurs locaux (jusqu'en 1271) - Montfort est tué par un boulet devant les remparts de Toulouse en 1218. Le dernier "hérétique cathare" fut brûlé sur un bûcher en 1321 par l'Inquisition.

Pendant ce temps, l'Aquitaine occidentale reste indépendante et est dirigée par le roi-duc Henri III d'Angleterre.

Plus tard, en 1572, une grande partie du sud de la France (surtout en Aquitaine) adhèrera à la religion protestante, qui, comme son nom l'indique, protestait contre la religion catholique.


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